Comprendre le métier d'infirmier

J'écris « infirmier » pour respecter les principes de la langue française, mais je devrais davantage écrire « infirmière » car le métier est à très grande majorité exercé par des femmes.

Et tant mieux, parce qu'une infirmière doit faire preuve de sensibilité et d'attention face à un public qui par essence à un problème de santé.

Même s'il ne faut être caricatural, il me semble que les femmes montrent plus souvent leur sensibilité que les hommes, y compris dans leur travail.

Il existe une infinité de lieu de pratique pour une infirmière, selon qu'elle soit libérale ou à l'hôpital, même dans un établissement scolaire ou autre.

Il demeure un point commun : Elles reçoivent tous les jours la souffrance des autres, doivent accompagner les patients, les aider. Les médecins ne font pas ce travail humain d'accompagnement la plupart du temps. Ce sont les personnels au plus proche des patients qui le font.

D'ailleurs j'ajouterais au statut d'infirmier celui d'aide-soignant.

A l’hôpital, pour 1500 euros en début de carrière après 3 ans d'étude, elles peuvent avoir des astreintes, des horaires changeants, des « obligations » de remplacement au pied levé car une autre est absente.

Les heures supplémentaires faites sont dans de nombreux hôpitaux mis sur un compte, parfois récupérées en partie.

Je te prendrais l'exemple de l'AP-HP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris).

Le manque d'infirmier dans les hôpitaux de Paris conduit à abuser de ceux qui y travaillent. On peut les appeler quasiment à chaque moment pour suppléer un absent ce qui conduit non seulement à avoir des difficultés pour organiser sa vie, mais aussi à faire des heures supplémentaires.

Comme l'hôpital n'a pas les moyens de payer ces heures, cet infirmier obtient parfois une récupération.

Tu comprends bien alors que pendant cette période soit il manque un personnel, soit l'hôpital met à contribution un autre infirmier. Et on repousse le problème.

Quant au compte où les heures supplémentaires, c'est encore plus grave et problématique.

Au fil des années les infirmiers arrivent parfois jusqu'à 1 an de récupération (et oui ! Je n'exagère pas) si on ne leur supprime pas de façon illégale des heures pourtant travaillées.

Lors du départ en retraite ils partent donc parfois 1 an avant. Mais comme officiellement ils sont en récupération pendant 1 an l'hôpital ne peut engager un nouvel infirmier sur ce poste.

Tu comprends bien la conséquence si tu as suivi le début de l'article. Ses collègues sont de nouveau mis à contribution par des heures supplémentaires...

Ce système va forcément dans le mur, sauf à considérer que les infirmiers doivent travailler sans contrepartie financière.

Quant aux infirmières libérales, le problème est un peu différent car elles ont la liberté de leur emploi du temps, pas tout à fait du temps d'emploi.

Quiconque a déjà eu besoin d'une infirmière à domicile a pu observer ou savoir que son emploi du temps commence bien souvent à 7h et finit à 20h.

La raison première est simple. Les remboursements de leurs actes par la Sécurité Sociale est souvent insuffisant, rarement réévalué en fonction de l'inflation et des charges qui augmentent.

Comme je n'ai pas eu de réponse de leurs organisations représentatives, je ne peux pas pour l'instant vous fournir d'exemples concrets.

Avis aux infirmiers, dites-moi tout !