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atelier de wish
3 juin 2015

Les MIGRANTS de CALAIS

Welcome !

C'est le titre d'un film assez connu sur ce sujet avec Vincent LINDON. Très beau, proche de la réalité, mais le titre est bien loin de ce que vivent ces réfugiés.

Car même si de nombreux habitants et associations de la côte d'Opale se mobilisent pour les aider, la France ne leur dit pas Welcome.

 

Petit rappel historique de la situation.

Je ne sais pas quand cela a commencé, peut-être par l'émigration des Kosovars dans les années 1990. Pour anecdote depuis la plupart des calaisiens (surtout ceux qui ne s'intéressent pas à leur cause) appellent tous les clandestins dans la région des « kosovars ».

Alors que la nationalité des migrants dans la région évolue au fil des guerres et des persécutions politiques. Il y a donc eu les kosovars, puis les irakiens, les iraniens, les afghans...

Aujourd'hui on retrouve dans les campements de fortune des érythréens, des soudanais, des afghans...

 

Ils sont à ce jour au moins 3000 sur Calais et plus encore si on compte ceux de Dunkerque, de Roscoff, de Normandie, qui recherchent à tout prix à rejoindre l'Angleterre.

Alors pourquoi l'Angleterre ?

Car contrairement à la pensée répandue, la France est nettement moins accueillante avec ses migrants que la Grande Bretagne ou encore de la Suède, du Danemark.

Suite à la destruction du centre de Sangatte (1999-2002) géré par la Croix Rouge, il n'y a pas moins de migrants alors que les différents ministres de l'intérieur et responsables politiques l'ont justifié par un appel d'air que cette infrastructure constituait.

Croire que les obliger à construire et vivre plusieurs mois dans des « jungles » (sorte de bidonvilles encore plus précaires) va les dissuader est vraiment méconnaître le sujet ou se voiler la face faute d'autre solution.

La police est tellement démunie qu'elle passe la plupart de son temps à les interpeller puis les relâcher dans la nature à 200km de Calais dans les terres, mais ils savent qu'ils vont revenir. On les voit par petit groupe le long de l'autoroute.

 

Voici quelques profils type d'un migrant.

Il est jeune (14 à 30 ans), il est éduqué (moyenne d'étude supérieure au BAC), il est l'espoir pour toute la famille d'avoir une vie meilleure et d'aider les aider aider en suite à vivre.

 

Revenons sur cette dernière caractéristique car elle est primordiale pour comprendre.

Pour rejoindre l'Europe et déjà Calais toute la famille se cotisent pour payer un « voyage » de 5 000 à 8 000 euros.

Pour preuve on les voit recharger leur portable un peu partout pour pouvoir joindre leur famille, et à côté de la Poste près du port pour y prendre l'argent qu'on leur envoie.

Autant dire que lorsque Nicolas SARKOZY, alors ministre de l'intérieur, a cru régler le problème en fermant le centre de Sangatte et en offrant 2 000 euros à chaque migrant volontaire pour retourner dans son pays, il n'y a pas eu beaucoup de candidats.

Tu as fait dépenser à ta famille 3-4 fois plus, tu leur as donné l'espoir, tu as vécu des épreuves très difficiles au fil des nombreux pays que tu as traversé pendant des mois. Alors autant dire que c'est impossible pour eux de faire demi-tour.

 

Une des solutions pour moi, outre de ne pas foutre le bordel dans ces pays pour des raisons d'influences politiques et économiques, serait de leur montrer que la France veut les accueillir.

Tu me diras : il y a déjà beaucoup de chômage en France, nous ne pouvons pas.

Je reprendrais donc l'argument des économistes plutôt libéraux qui luttent contre les 35h. Selon eux le marché du travail n'est pas un gâteau qu'on partage mais qui ne peut augmenter, mais que le travail des uns (surtout s'ils ont des métiers qualifiés à plus forte valeur ajoutée) favorise l'emploi des autres.

Et ces migrants sont qualifiés (la majorité parle un bon anglais notamment), de façon indiscutable ils ont une motivation énorme au point de risquer leur vie pour s'en sortir.

Certains s'accrochent aux essieux des camions, d'autres tentent la traversée du tunnel malgré l'écart entre le train et la paroi.

 

Les aider à apprendre le français comme le fait nombres d'associations, faciliter les procédures de droit d'asile, serait gagnant pour tout le monde.

Pour la France car elle aurait ces forces vives au sein de la nation, et une importance géopolitique ultérieure s'ils retournent un jour dans leur pays.

Pour leur pays d'origine car par l'envoi d'argent à leur famille ils apportent nettement plus que notre modeste contribution internationale à leur développement.

Pour ces migrants bien sûr car ils ne souhaitent que travailler et s'intégrer.

Enfin pour nous autres français car ils apportent un regard et une culture différente, source de richesse.

 

A ce sujet il suffit de venir quelques fois lors de la distribution des repas par une association à Calais (Salam par exemple) et tu auras peut-être une chance rare.

Parfois ils se placent en cercle par communauté, commencent à chanter, à danser leurs traditions.

C'est ce que beaucoup d'entre-nous recherchent en allant en vacances à l'autre bout du monde.

 

Si le sujet t'intéresse, plusieurs références :

  • le podcast de l'émission 'Affaires sensibles' sur FRANCE INTER du 27/05/2015.

  • 'Ceux qui passent', un livre enquête de Haydée SABERAN

  • « Calais, ville d'errance », documentaire de 2003.

 

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